D’une manière générale, l’altruisme consiste à agir pour le bien d’autrui. Mais on peut définir l’altruisme en prenant en compte différents degrés : (1) s’abstenir de nuire à autrui ; (2) agir pour le bien d’autrui si cela est compatible avec notre propre intérêt ; (3) agir pour le bien d’autrui tant que cela n’occasionne pas un sacrifice ; (4) agir pour le bien d’autrui en acceptant un sacrifice. Les débats philosophiques prennent généralement en compte ces différents degrés, tandis que le sens commun tend à n’accepter que l’action pour le bien d’autrui impliquant un sacrifice, ce qu’on appelle plus précisément « l’abnégation ».
Il peut y avoir plusieurs justification à l’altruisme. L’éthique ancienne tendait à ignorer cette question. Les traditions religieuses en ont fait une question centrale, en particulier le Christianisme qui accorde une place centrale à la charité, à la fois désintéressée et inconditionnelle. À l’époque moderne, les sentimentalistes défendent l’idée que nous avons une tendance naturelle à nous soucier du bien-être d’autrui, l’homme n’est pas naturellement égoïste. Selon les rationalistes (Kant), nous devons nous soucier du bien-être d’autrui en raison de sa dignité morale.